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Maurizio Catalan
17 novembre 2011

Exposition Maurizio Catalan, Musée Gugenheim, New-York

Disons-le tout de suite, je n'ai pas vu l'exposition de New-York, mais je profite de l'événement pour dire tout le bien que je pense de cet artiste... Je rigole.
 

La photographie la plus chère du monde
17 novembre 2011

Exposition Maurizio Catalan, Musée Gugenheim, New-York

Disons-le tout de suite, je n'ai pas vu l'exposition de New-York, mais je profite de l'événement pour dire tout le bien que je pense de cet artiste... Je rigole.


La mort de Khadafi
21 octobre 2011


"Comme un chien ! ", dit-il, c'était comme si la honte devait lui survivre (dernières lignes du Procès).

Ainsi, Mouhamar Khadafi a été abattu comme un chien (enfin, pire qu'un chien, je ne crois pas que l'on abatte les chiens comme cela), et tout le monde semble trouver cela normal. "C'était un salaud, vous comprenez, voilà à quelle fin brutale s'exposent les salauds, on ne va pas le pleurer", c'est en substance le sentiment le mieux partagé aujourd'hui. D'accord, donc les salauds finissent comme des salauds, les bourreaux comme des bourreaux, les méchants comme des méchants... et les gentils comme des gentils ?
    Au-delà de son caractère complètement primaire, on voit bien à quel éccueil se heurte un tel semblant de justice : qui décrète que tel ou tel est un salaud ou un gentil ? Qui sait à quel moment il devient normal de tirer quelqu'un par les cheveux et de le tabasser jusqu'à ce que mort s'ensuive ? Or il y a des lieux et des gens chargés de dire qui fait le bien ou le mal, et de prononcer des peines en conséquence : ce sont les tribunaux et les magistrats. Ah, et bien ça tombe bien, Khadafi était justement inculpé de crimes contre l'humanité devant le Tribunal Pénal International. Oui, mais il n'avait pas encore été jugé. Les autorités compétentes (les militaires par exemple...) devaient favoriser son arrestation afin qu'il soit déféré devant cette justice, que la vérité puisse émerger et un jugement étre prononcé. Vérité que pouvaient redouter, on l'a bien compris, aussi bien les chef d'état, occidentaux autrefois liés à Khadafi, que ses anciens collaborateurs prompts à retourner leur veste au moment où le vent tournait...
    C'est donc délibérément que Khadafi a été abattu. C'est justement parce qu'il était inculpé devant un tribunal international qu'il fallait le faire disparaître au plus vite. Cette issue finalement assez prévisible m'inspire trois remarques :

    1) l'absence de réactions audibles devant cette exécution montre que la plupart des gens étaient depuis longtemps convaincus que Khadafi était bien un salaud. En l'absence de tout verdict, d'où venait une telle certitude ? Des journalistes du 20h, essentiellement. Aujourd'hui, les journalistes ont remplacé les juges et sont devenus prescripteurs de valeurs (le Bien, le Mal, le Juste, le Beau, etc...). Le problème, c'est qu'un tel rôle me semble incompatible avec une activité dont on sait très bien qu'elle ne tend qu'à la fabrication d'un spectacle, le grand divertissement de l'information. Avec toutes les compromissions possibles que cela implique : manipulation par la propagande  (le traitement de la révolution libyenne fut à cet égard éloquent), prime aux informations spectaculaires, importance accordée aux images, etc...

2) Khadafi n'a pas seulement été abattu, il a été abattu et filmé. Et des millions de spectateurs avides se sont précipités sur Internet (j'avoue que je ne sais pas si les chaînes de télévision ont diffusé ces images) pour voir la ou les vidéos de ce tabassage. Filmer quelqu'un en train de mourir, est-ce normal ? Le diffuser massivement, est-ce digne ? Le regarder chez soi, entre deux séries, est-ce grand ? Ces questions ne se posent plus depuis longtemps. Aujourd'hui, quand quelqu'un meurt, c'est l'absence d'image qui fait scandale (souvenons-nous de Ben Laden). Il faut être moderne, vivre avec son temps. Même si "modernité" rime de plus en plus avec "régression" et "barbarie".

3) Le plus grave enfin, c'est cette démission généralisée devant les forces du spectacle et l'inertie de la bêtise. L'Europe a payé au XXe siècle un très lourd tribut à la barbarie. A la suite de ces âges sombres, pas si éloignés, des honnêtes hommes ont compris que l'humanité n'aurait pas d'avenir sans progrès moral. Les Nations Unies, le Tribunal Pénal International, ont été des tentatives, certes imparfaites, d'aller de l'avant et de retrouver un peu de l'éthique qui devrait caractériser davantage l'espèce humaine. Avec l'arrestation de Khadafi, on pouvait se réjouir de voir enfin un dictateur passer devant des juges, en pensant qu'une page se tournerait définitivement, que l'impunité, la violence et l'arbitraire ne l'emporteraient plus.

C'est exactement le contraire qui s'est passé.


Ors - Inauguration de la Maison forestière
1er Octobre 2011

La Maison forestière de la forêt domaniale de Bois-l'évêque, située sur la commune d'Ors, a été transformée en mémorial en l'honneur du poète anglais Wilfred Owen.



On me souffle que les militaires sont des gens fondamentalement pacifistes, qu'ils ne souhaitent rien autant que la Paix, etc. On aura beau avancer tous les arguments plus tordus les uns que les autres, cela relève pour moi de la casuistique et ma conclusion demeurera toujours la même : je n'aime pas les militaires. Non seulement parce qu'ils font métier de tuer, mais aussi et surtout parce qu'ils délèguent à d'autres la décision de tuer, s'affranchissant ainsi de leur simple devoir d'humain.


Perdre deux fois
6 janvier 2011

Pendant un siècle (disons grosso modo de 1870 à 1970), les artistes de l'avant-garde ont tenté de résister à une évolution de la société qu'ils présentaient destructrice des valeurs humaines. Ils ont non seulement cherché à résister, mais il ont surtout voulu se montrer pédagogues, ils ont mis leur talent et leur énergie au service de l'éducation du peuple, aussi ringarde que cette expression puisse paraître aujourd'hui. Ils ont perdu.


Marc Camille Chaimovitz
29 janvier 2010

Rencontre de Marc Camille Chaimovitz, qui expose actuellement à Roubaix. Travail décoratif, délicat et précieux. Chaimovitz dessine des papiers peints, des ombrelles, des tapis, des meubles qu'il fait fabriquer par des industriels ou des rtisans. Thématiques de l'intime et du public, du décoratif et de l'art, etc...
    Je trouve ce travail irritant au premier abord, mais le fait qu'il se réclame de Duchamp m'intrigue. Lorsque je lui demande s'il se considère plutôt comme un artiste ou comme un designer, il me répond (confusément) qu'il s'est posé ces questions au début de sa carrière, quand il a écrit des textes, et qu'ensuite ce sont autant les critiques et les commissaires que lui-même qui en ont décidé.
    Il regarde attentivement l'étiquette de mon feutre, les vieux métiers artisanaux semblent vraiment l'intéresser. Mais je décèle dans son travail un aspect plus critique que j'aimerais bien mettre à jour (et que son appartenance aux avant-gardes londoniennes des années 1970 semble confirmer)...


Education (nationale)
Novembre 2007

Bonus-Malus
Octobre 2007


La finale
11 juillet 2006

Hier, c'était la finale de la Coupe du Monde de football. Difficile d'échapper au fait que l'équipe de France jouait ce match. J'ai voulu écouter France Info dans après-midi, il n'y en avait que pour ça. Et il ne s'agissait même plus de décrire le petit déjeuner des Bleus par le détail, mais d'aller interroger n'importe qui dans n'importe quel village pour lui demander son avis. Ca c'est de l'information (sur Eurosport, je comprendrais un peu, mais sur France-Info...).
    Bref, il y a des informations auxquelles il est nécessaire d'échapper, ne serait-ce que pour des raisons d'hygiène mentale et de rééquilibrage des valeurs (c'est mon côté Don Quichotte contre les moulins à vent). J'ai donc décidé d'échapper à ce non-événement, et plus précisément à son résultat. Ne pouvant malheureusement pas partir à l'étranger, j'ai choisi de m'enterrer. De m'enterrer littéralement, c'est-à-dire de descendre sous terre, et d'aller passer 24h à la cave.